Dominique HEBERT

Citation : Mon engagement pour les communs est une conviction profonde. J’ai toujours défendu les valeurs de partage, de solidarité et combattu l'ultra libéralisme et la compétition.
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Mot clé : Energie partagée
Peux-tu nous parler un peu de ton parcours professionnel et de ton engagement ? : J’ai suivi un DUT en électronique puis des études d'ingénieur et un DESS de système d’information. J’ai ensuite travaillé pendant dix ans pour accompagner des organisations dans l’utilisation des outils de travail collaboratif - notamment ceux de Google apps qui étaient très utiles pour travailler collectivement. En 2014, lorsque Framasoft a lancé sa campagne “Dégooglisons Internet”, j’ai découvert de nombreuses alternatives qui existaient à Google. Début 2017, j’ai donc décidé avec un ami de créer Pâquerette qui est devenu membre de Chaton (Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires). Aujourd’hui, je suis très engagé dans la transition écologique et sociale - en particulier sur les questions de transition énergétique et numérique.
Quelle est ta vision d'un monde meilleur ? : Pour moi ce serait une société où l’on coopère plus et on arrête d’être constamment en compétition les uns contre les autres. Je souhaiterais que tout le monde prenne conscience du rôle que l’on peut jouer et du pouvoir énorme que l’on a via nos achats. J’aimerais qu’on revienne à une société organisée en petites communautés qui s'organisent entre elles pour produire de quoi subvenir à leurs besoins. Il faudrait allier les progrès technologiques avec une agriculture paysanne et un mode de vie plus centré sur l’essentiel.
Pourquoi agir dans la transition écologique et sociale ? : Mon engagement pour les communs est une conviction profonde. J’ai toujours défendu les valeurs de partage, de solidarité et combattu l'ultra libéralisme et la compétition. Cet engagement a commencé il y a une vingtaine d’années mais pas forcément dans la transition écologique : je faisais partie d’une association des parents d'élèves et j’y ai été président pendant deux ans. Par la suite, en constatant qu’il n’y avait pas d’Amap à Draveil, j’ai décidé d’en lancer une, qui existe toujours d’ailleurs ! Lors d’une table ronde organisée en 2013 avec cette Amap “De la fourche à la fourchette” j’ai rencontré d’autres acteurs engagés sur les questions d’alimentation durable et c’est de cette rencontre qu’est né Territoires en liens.
Concrètement, en quoi consistent tes missions ? : Même si beaucoup de sujets m’intéressent, je me suis plutôt concentré sur les questions de numérique alternatif et d’énergie du fait de l’expertise que j’ai acquise au cours de mes études. Territoires en liens a pour vocation d’être une fonction support pour les autres associations. Je dois donc mettre à jour nos bases de données et nos contacts sur le territoire pour permettre aux associations d’être connectées, relayer leurs événements ou leur proposer des outils numériques alternatifs adaptés.
Peux-tu nous raconter un bon souvenir lors d'un moment d'engagement ? : La Fête des Possibles 2018 sur le Port aux Cerises à Draveil. Je faisais partie de l’équipe de coordination et nous avons réussi à réunir une quarantaine de structures locales avec 200 bénévoles et 1600 participant-es, ce qui est énorme pour une manifestation sans aucun budget. Je repense souvent à cette magnifique journée où le soleil était au rendez-vous et à toutes ces personnes ravies de faire de belles rencontres et d’expérimenter ou de s’informer sur la transition.
Autrement, je suis très heureux lorsque des personnes vont essaimer ailleurs ou mènent leurs propres projets après un temps d’investissement chez Territoires en liens. C’était le cas par exemple pour Isabelle qui après avoir été bénévole a monté ZD Créations ou Emmanuel qui a participé au lancement des ailes du moulin (le Zef à Brunoy) et qui en est devenu le président.
As-tu des projets que tu souhaites développer à l'avenir ? : Je lance aujourd’hui même [22 septembre 2021] le projet Energie citoyenne Sénat Essonne. L’objectif est de fédérer plusieurs centaines de citoyen-nes pour investir dans un projet d’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures du territoire. Dans l’idéal, on recherche des toits terrasse de plus de 200 m2 dont l’étanchéité est compatible ave ce type de projet. Une fois ces infrastructures en place, l’énergie solaire obtenue sera revendue à Enercoop.
Que dirais-tu à quelqu'un qui souhaite s'engager mais qui ne sait pas comment s'y prendre ? : C’est vrai que ça peut paraître compliqué de trouver la bonne porte d’entrée pour commencer. C’est un sujet sur lequel nous sommes en train de réfléchir au sein de territoires en liens où nous envisageons de faire une permanence d’accueil pour orienter les personnes qui souhaitent s’engager sachant que nous connaissons assez bien l'écosystème associatif local. Si vous êtes dans cette situation, n’hésitez pas à envoyer un message à contact@territoriesenliens.org.