Anne ROMEUR
Citation :
"Je ne me considère pas comme une activiste, j’ai juste un intérêt pour tout ce qui se passe autour de nous et je suis engagée pour préserver et valoriser notre territoire et ses habitants."

Mot clé :
Projets, Sensibilisation
Peux-tu nous parler un peu de ton parcours professionnel et de ton engagement ? :
J’ai suivi des études d’ingénieur et d’agronome à l’ENITA de Clermont-Ferrand. J’ai commencé ma carrière par des postes au sein d'institutions agricoles et auprès de collectivités territoriales pour développer des projets de filières et accompagner des dispositifs participatifs et des projets locaux. Au cours de mon parcours, j’ai développé un fort intérêt pour les questions de sensibilisation et de formation. Après trois années en tant qu’enseignante, j’ai décidé de recentrer mon activité sur l’accompagnement de projet de territoire et la sensibilisation du grand public aux enjeux de la transition. Aujourd’hui, j’aide des collectivités et des associations qui agissent dans les domaines de la transition écologique et de la solidarité.
Quelle est ta vision d'un monde meilleur ? :
Un monde où l'Humanité reprend sa place au sein de la nature, dans le respect et la coopération mutuelle. C’est utopique mais nécessaire. Et si déjà l’amélioration passe par plus de solidarité et de coopération au sein même de la société à toutes les échelles que l’on regarde : quartier , territoire, continent, planète ! Un petit pas aura été fait .
Pourquoi agir dans la transition écologique et sociale ? :
Cela peut être assez variable. Pour Territoires en Liens, il s’agissait d’une mission de secrétariat et de remise à plat de documents administratifs, qui a ensuite permis de faire des demandes de subventions pour développer de nouvelles actions. Cela peut aussi consister à aller sur place et constater que toute une série de tâches ou de relations ne fonctionnent pas ; je suis alors amenée à conseiller les associations sur leur structure et à les orienter vers d’autres modes de fonctionnement. Mais avant tout, je cherche à aider les structures à monter leur projet et à le rendre pérenne, en facilitant les relations entre acteurs motivés, puis en les aidant à monter des dossiers de subventions , trouver des partenaires opérationnels ou financiers, se former, etc...
Concrètement, en quoi consistent tes missions ? :
J’ai grandi au contact de la nature, en forêt de Fontainebleau le dimanche, dans les Alpes en hiver, dans les Cévennes en été.... Adulte, j’ai été frappée par la perte de biodiversité dans mon quotidien.
En fait, la conscience environnementale a toujours été présente chez moi et l’envie d’en faire un métier aussi. Les trois ans d'enseignement ont été pour moi une véritable prise de conscience car j’ai réalisé que beaucoup d’enfants et d’adultes étaient complètement déconnectés de la nature - ils ne sont jamais allés en bords de Seine ni en forêt alors que c’est juste à côté. Tant que les parents, les professeurs, les animateurs ne sont pas formés sur ces questions, cela leur est difficile de transmettre les enjeux à venir. Pourtant, l’urgence est là ! Pour autant je ne me considère pas comme une activiste, j’ai juste un intérêt pour tout ce qui se passe autour de nous et je suis engagée pour préserver et valoriser notre territoire et ses habitants. Je m'investis dans l’action locale, je m’intéresse à de nombreux sujets et je suis engagée pour que les enjeux du changement climatique et du développement durable soient connus du plus grand nombre et pris en compte.
En fait, la conscience environnementale a toujours été présente chez moi et l’envie d’en faire un métier aussi. Les trois ans d'enseignement ont été pour moi une véritable prise de conscience car j’ai réalisé que beaucoup d’enfants et d’adultes étaient complètement déconnectés de la nature - ils ne sont jamais allés en bords de Seine ni en forêt alors que c’est juste à côté. Tant que les parents, les professeurs, les animateurs ne sont pas formés sur ces questions, cela leur est difficile de transmettre les enjeux à venir. Pourtant, l’urgence est là ! Pour autant je ne me considère pas comme une activiste, j’ai juste un intérêt pour tout ce qui se passe autour de nous et je suis engagée pour préserver et valoriser notre territoire et ses habitants. Je m'investis dans l’action locale, je m’intéresse à de nombreux sujets et je suis engagée pour que les enjeux du changement climatique et du développement durable soient connus du plus grand nombre et pris en compte.
Peux-tu nous raconter un bon souvenir lors d'un moment d'engagement ? :
Si j’agis c’est d’abord parce qu’on a un but à atteindre , qu’on n’a pas vraiment le choix, et qu’il faut s’y mettre enfin.
Mais on voit aussi qu’il y a une dynamique - notamment liée à la crise sanitaire - qui restera et c’est positif. De plus en plus d'entreprises et de collectivités territoriales s’emparent de ces enjeux, elles sont obligées aujourd’hui de prendre en compte ces questions. Le mouvement vient d’en bas et il faut l’amplifier en impliquant plus d’habitants et d’élus conscients des enjeux.
Mais on voit aussi qu’il y a une dynamique - notamment liée à la crise sanitaire - qui restera et c’est positif. De plus en plus d'entreprises et de collectivités territoriales s’emparent de ces enjeux, elles sont obligées aujourd’hui de prendre en compte ces questions. Le mouvement vient d’en bas et il faut l’amplifier en impliquant plus d’habitants et d’élus conscients des enjeux.
As-tu des projets que tu souhaites développer à l'avenir ? :
J’aimerais me tourner vers un projet plus matériel, avec un impact plus direct et plus visible. Il s’agira peut-être de rejoindre un collectif qui est plus dans le “faire” - que ce soit monter un lieu ou vendre des carottes. Ce que je fais aujourd’hui c’est de l’immatériel, c’est du conseil et j’aimerais bien changer d’approche. L’accompagnement c’est bien mais la majorité du travail ne se voit pas et c’est épuisant.
Que dirais-tu à quelqu'un qui souhaite s'engager mais qui ne sait pas comment s'y prendre ? :
Je pars du principe qu’il faut parler, échanger au maximum dès que l'opportunité se présente. Avec bienveillance, et bon-sens, sans chercher à convaincre à tout prix mais en transmettant la logique des enjeux. Par exemple, une dame me disait vouloir faire un potager dans son jardin et je lui ai conseillé de commencer par démarrer un composteur. J’ai utilisé quelques phrases de raisonnement logique telles que “tu auras matière pour fertiliser et tu cuisines déjà de nombreux légumes dont tu ne valorises pas les épluchures, et puis ton jardin produit des tontes qui sont autant de déchets que tu évacues péniblement alors que ce sont des ressources pour ton potager... Sème quelques fleurs simples tu auras plus de pollinisateurs pour ton potager, les plantes horticoles les attirent moins.” En quelques secondes, elle a cherché à obtenir un composteur ! Certes, elle était déjà sensible mais elle n’était pas passée à l’action et allait s’y prendre à l’envers.
Beaucoup de gens ne connaissent pas la systémie / l’écosystème qui sous-tend chaque chose et cela conduit souvent à l’échec d’un projet aussi modeste soit-il, car ils s’épuisent ou se ruinent dans des actions qui ne sont pas nécessaires ou peuvent être gérées autrement.
Tout est en lien et nous devons nous aussi essayer de retisser ces liens entre nous et entre les connaissances des uns et des autres pour aider chacun.e à passer à l’action efficacement !
Beaucoup de gens ne connaissent pas la systémie / l’écosystème qui sous-tend chaque chose et cela conduit souvent à l’échec d’un projet aussi modeste soit-il, car ils s’épuisent ou se ruinent dans des actions qui ne sont pas nécessaires ou peuvent être gérées autrement.
Tout est en lien et nous devons nous aussi essayer de retisser ces liens entre nous et entre les connaissances des uns et des autres pour aider chacun.e à passer à l’action efficacement !